22 Décembre 2024 10 min de lecture

Sanctions CNIL : La facture peut être salée en 2025

Mises en demeure, amendes records... La CNIL a changé de braquet. Voici les 4 pièges qui déclenchent un contrôle.

Sanctions CNIL : La facture peut être salée en 2025

Fin de la Récréation


Pendant longtemps, le RGPD était perçu comme un "tigre de papier". On avait peur, mais on ne voyait personne se faire mordre.

C'est fini.

Depuis 2023, la CNIL (Commission Nationale de l'Informatique et des Libertés) a industrialisé ses contrôles. Ce ne sont plus seulement des plaintes utilisateurs qui déclenchent les enquêtes, mais des robots.


Des scripts automatisés scannent le web français et repèrent les anomalies techniques sur les bannières cookies. Si vous êtes flaggé, vous recevez un courrier.




Les Chiffres qui font peur (2023-2024)


  • 89 Millions d'euros : Montant total des amendes en 2023.
  • 42 Sanctions prononcées.
  • 168 Mises en demeure (L'avertissement avant l'amende).

  • Si les géants (Yahoo : 10M€, Apple : 8M€) trinquent, le tissu économique moyen est aussi visé. Des sociétés de 50 salariés ont été sanctionnées pour des montants de 5.000€ à 20.000€, des sommes significatives pour une PME.




    Les 4 Pièges Mécaniques (Check-list d'Audit)


    Voici les 4 points vérifiés automatiquement par les robots de la CNIL. Faites le test sur votre site *maintenant*.


    1. Le Dépôt Sans Consentement (Le plus grave)

    Le principe est le "Opt-in préalable". RIEN ne doit être déposé avant le clic.

  • Le Test : Ouvrez la console Chrome (F12) > Application > Cookies. Faites "Clear All". Rafraichissez votre page. NE CLIQUEZ PAS sur la bannière.
  • Résultat attendu : La liste des cookies doit être vide (ou ne contenir que des cookies techniques essentiels).
  • Résultat sanctionnable : Vous voyez "_ga" (Google Analytics) ou "_fbp" (Facebook). Vous êtes en infraction.

  • 2. Le Refus Difficile (Dark Pattern)

    Depuis la mise à jour de 2021, il doit être aussi simple de refuser que d'accepter.

  • Si "Tout Accepter" est un gros bouton bleu.
  • Et "Refuser" est un petit lien texte "Continuer sans accepter" en haut à droite.
  • 👉 C'est illégal. Vous risquez une mise en demeure immédiate. Les deux boutons doivent avoir le même poids visuel.


    3. La Persistance du Choix

    Si je refuse, vous ne devez pas me redemander à chaque page. Le refus doit être mémorisé (généralement pendant 6 mois), tout comme l'acceptation.

    Harceler l'utilisateur jusqu'à ce qu'il craque ("Consent Fatigue") est une pratique sanctionnée.


    4. L'Information sur les Partenaires

    Votre politique de confidentialité dit "Nous partageons des données avec nos partenaires". Qui sont-ils ?

    Si vous ne listez pas nommément Criteo, Taboola ou Outbrain, le consentement est invalide.

    C'est la force du Framework IAB TCF : la liste des vendeurs est standardisée et tenue à jour dynamiquement dans la CMP.




    Le Risque Reputational


    Au-delà de l'argent, la vraie sanction est la publication.

    La CNIL a le pouvoir de "Name and Shame". Elle publie la décision sur son site et oblige parfois l'entreprise à afficher un bandeau sur son propre site indiquant qu'elle a été sanctionnée.


    Pour une marque E-commerce ou B2B dont le business repose sur la confiance, c'est dévastateur.

  • Perte de clients.
  • Rupture de contrats partenaires.
  • Crise RP.

  • Conclusion


    La conformité n'est pas une "taxe". C'est une assurance-vie pour votre actif numérique.

    Auditer votre CMP vous prendra 15 minutes. Gérer un contrôle CNIL vous prendra 6 mois d'avocat.

    Choisissez votre camp.


    👨‍💻

    Écrit par Alexandre Thomas

    Expert Privacy & AdTech

    Expert en conformité digitale et AdTech. Analyse les impacts du RGPD sur l'écosystème programmatique depuis 2018.

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